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Orge brassicole Vers un marché en berne

Avec un bilan qui se présente globalement lourd, il faudra saisir les opportunités de vente à l’export. Le seul réel débouché ne pourrait venir que de la Chine.

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Cette année, les surfaces françaises d’orge de printemps ont atteint des records passant d’environ 500 000 ha habituellement à plus de 700 000 ha. « On multiplie donc une énorme surface par un rendement qui ne sera peut-être pas si mauvais que ça, au regard des dernières pluies. Et on ne devrait pas manquer d’orge », juge Julien Darley, directeur général de Granit Négoce. Selon ses estimations, avec un rendement de 5,6 t/ha pour les orges de printemps, la production arriverait ainsi à 4,2 Mt (millions de tonnes), soit 2,5 Mt d’orges brassicoles disponibles. Cela se conjugue avec une production qui revient à la normale en Scandinavie, est en forte hausse au Royaume-Uni et avec des besoins moindres en Espagne.

Impact du Covid-19

Le Covid-19 a, par ailleurs, impacté d’un point de vue planétaire le marché de la bière et par conséquent celui du malt. « On a des stocks d’orge non utilisés dont certains ont été rebasculés en feed, et d’autres sont partis dans des ventes additionnelles, informe l’opérateur. Mais la majeure partie a été reportée par les malteurs ou les collecteurs, ce qui vient augmenter les disponibilités pour la prochaine campagne. » L’effet Covid-19 sur la campagne 2020-2021 a fait que le besoin en matière première a disparu et allonge d’autant plus les couvertures des malteurs européens. Actuellement, il ne reste presque plus que mai-juin-juillet-août 2021 à couvrir. « On peut donc anticiper un marché européen avant export plutôt en berne. »

Un autre élément vient se greffer : la taxe dissuasive imposée par la Chine sur les orges australiennes pour cinq ans. Pourtant, ce pays lui fournissait 3 Mt tous les ans. Cela va ramener potentiellement de la demande vers notre pays et a déjà été à l’origine d’une hausse des cours en mai. « Si l’on regarde les quantités d’orges françaises exportées année après année, on acquiert des parts de marché et on fidélise les Chinois, avec 580 000 t l’an dernier », ajoute Julien Darley. Il y a, de ce fait, des chances de dépasser ces quantités même si les besoins de la Chine peuvent être moindres (d’habitude 3,8 Mt). Avec un bilan qui se présente globalement lourd, il faudra saisir les opportunités de vente à l’export. La seule vraie opportunité devrait venir de la Chine.

C. F.

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